Qui pourroit dignement ta loüange entonner ?
Au seul ozer je sens ma Muse s'étonner,
Et ma voix au gosier de frayeur estouffée.
Soy donq, ô digne Croix, toy-mesme ton Orphée,
Et te plaise aujourd'huy piteuse me donner
Qu'à tousjours de ton Nom soit ma gloire étoffée,
Que mon penser ne puisse onques t'abandonner.
Et fay qu'à ce grand jour, qui te verra brillante,
Dans les plaines d'azur, ta lumière drillante
N'épouvante mon ame, aux pieds de ce vaincueur.
Les marquez à ton coing n'eurent jadis à craindre.
Je ne craindras non plus, s'il te plait de t'empreindre,
Par le burin d'amour, sur le roc de mon coeur.
Jean de LA CEPPÈDE (1550-1623) (Recueil : Théorèmes)
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