Au levant de la nef, penchant son humide urne,
La nuit laisse tomber l'ombre triste du soir ;
Chasse insensiblement l'humble clarté diurne ;
Et la voûte s'endort sur le pilier tout noir ;
Le silence entre seul sous l'arceau taciturne,
L'ogive aux vitraux bruns ne se laisse plus voir ;
L'autel froid se revêt de sa robe nocturne ;
L'orgue s'éteint ; tout dort dans le sacré dortoir !
Dans le silence, un pas résonne sur la dalle ;
Tout s'éveille, et le son élargit sa spirale,
L'orgue gémit, l'autel tressaille de ce bruit ;
Le pilier le répète en sa cavité sombre ;
La voûte le redit, et s'agite dans l'ombre...
Puis tout s'éteint, tout meurt, et retombe en la nuit !
Jules VERNE (1828-1905)
05 février 2008
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1 commentaire:
Google au service de Baudelaire et de Jules Verne... quelle magnifique entreprise!...
Petit bonheur mensuel, qui risque de durer, vu que la poésie française est inépuisable, n'est-ce pas?
Continue, cher "naufragé de l'Azur"...
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