28 novembre 2008

Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscure


Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscure
D'un triste vol se plaignent lentement
Ne sont témoins du doux commencement
De mon amour sainte, loyale et pure.

Les clairs ruisseaux, les bois et la verdure
Des prés fleuris d'un beau bigarrement
Sont seuls témoins du bien et du tourment
Que pour aimer également j'endure.

La nuit n'eût su dans son sein recéler
Mon feu luisant, qui peut étinceler
Parmi les cieux, aux enfers et sous l'onde.

Mon amour passe au travers de la nuit,
Et plein d'un feu qui bluettant s'enfuit,
Aide au soleil à redorer le monde.

Flaminio de BIRAGUE (1550-?)

09 novembre 2008

Sonnet à mon ami


J'avais toujours rêvé le bonheur en ménage,
Comme un port où le cœur, trop longtemps agité,
Vient trouver, à la fin d'un long pèlerinage,
Un dernier jour de calme et de sérénité.

Une femme modeste, à peu près de mon âge
Et deux petits enfants jouant à son côté ;
Un cercle peu nombreux d'amis du voisinage,
Et de joyeux propos dans les beaux soirs d'été.

J'abandonnais l'amour à la jeunesse ardente
Je voulais une amie, une âme confidente,
Où cacher mes chagrins, qu'elle seule aurait lus ;

Le ciel m'a donné plus que je n'osais prétendre ;
L'amitié, par le temps, a pris un nom plus tendre,
Et l'amour arriva qu'on ne l'attendait plus.

Félix ARVERS (1806-1850) (Recueil : Mes heures perdues)